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Qui sommes-nous ?

Qui sommes-nous ? - Une certaine conception de la langue

Une certaine conception de la langue

Pour défendre et promouvoir le plurilinguisme, l'OEP s'appuie sur une conception de la langue que l'on peut exprimer sous la forme de trois oppositions.

1.      Langue outil – Langue milieu

L'opinion commune perçoit la langue comme un outil dont elle se sert pour décrire une réalité qui lui est extérieure.

Que la réalité soit extérieure est une illusion. Cette réalité est intériorisée dans la langue, individuellement et collectivement, car seule la langue et la pensée, formant un tout indissociable, permettent de la concevoir et de la décrire. Ce qui n'est conçu dans la langue n'existe pas pour l'individu parlant. Ainsi la langue est un milieu, non un outil, car l'on vit réellement dans la langue.

2.      Langue de service – Langue de culture

On doit à Heinz Wismann et à Pierre Judet de La Combe d'avoir dans L'avenir des langues (Le Cerf, 2004) conceptualisé cette opposition entre langue de service et langue de culture.

La langue de service, en tant que modalité particulière d'une langue, se limite à décrire des réalités dites objectives et perçues comme extérieures au monde de la langue et que tout le monde peut partager, tandis que la langue de culture intégrera tout un système d'interprétation qui est la manière de chacun de se mouvoir dans le monde. La langue de service correspond à un usage dénotatif de la langue, tandis que la langue de culture correspond à un usage connotatif. Ainsi l’anglais international est une langue de service et en aucune manière une langue de culture.

3.      Langue de communication – Langue historique, accomplissement de la pensée

La langue de communication est faite pour transmettre et échanger des informations, tandis que la langue pleine et entière dans ses dimensions cognitives et historiques inclut dans ses plis toutes les épaisseurs de couches culturelles qu'y ont déversé des siècles d'histoire, de vie en commun et d'évolution lexicale et sémantique. Paradoxalement, la « langue de communication » ne garantit pas la compréhension. Une communication réussie suppose de surmonter l’incommunication, selon la formule de Dominique Wolton, et passe par l’expression de la pensée, par la négociation et la mise en relation des mémoires, c’est-à-dire par les langues de culture.