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Apprendre et enseigner les mathématiques dans des contextes de diversité linguistique

Source : CNRS, le 16 octobre 2017  - Ecrit par  Jill Adler

Les classes de mathématiques multilingues sont aujourd’hui chose commune dans de nombreux pays, du fait de la globalisation et des migrations. Dans les pays précédemment colonisés, elles sont en fait la norme mais, comme on l’imagine aisément, ces deux types de classes multilingues diffèrent substantiellement.

Une classe de mathématique multilingue peut être définie comme une classe où certains voire tous les élèves, et souvent l’enseignant lui-même, ont pour langue maternelle ou principale, une langue différente de la langue d’instruction (LOLT en anglais). On sait que langage et communication plus généralement sont cruciaux pour l’apprentissage et l’enseignement. Le défi dans les classes multilingues est que la langue qu’élèves et souvent enseignants utilisent naturellement pour penser, parler et communiquer n’est pas celle que l’école demande d’utiliser pour enseigner, apprendre et évaluer.

Le phénomène n’est pas récent et, notamment dans les contextes de post-colonisation, la recherche sur ces questions a commencé il y a une cinquantaine d’années déjà. Dans une étude historique récente, Setati Phakeng (2016) montre comment la centration initiale de cette recherche sur les difficultés rencontrées par les élèves qui apprenaient les mathématiques dans ce qui était pour eux une seconde ou troisième langue, a fait, même si ce n’était pas intentionnel, de l’apprenant le problème. Les actions ont alors visé à rendre les élèves plus compétents dans la langue d’instruction. Les chercheurs, cependant, ont assez vite réalisé que le problème était plus complexe. Ils se sont intéressés aux stratégies d’enseignement, ils ont essayé de comprendre les différences de structure entre les différentes langues mais aussi la façon dont elles étaient différemment valorisées. Ils ont montré qu’un travail délibéré valorisant les langues que les élèves apportent en classe permettait d’en faire des ressources pour l’apprentissage et l’enseignement. Ce changement de vision, d’une vision en terme de déficit ou d’obstacle à une vision en termes de ressource, est l’un des résultats les plus importants de la recherche dans le domaine, et il a modifié la description même du phénomène. Dans la récente étude internationale organisée par la Commission internationale de l’enseignement mathématique sur ce thème (Barwell et al., 2016), on met ainsi l’accent sur la diversité linguistique (plutôt que sur le multilinguisme), en faisant valoir que cette diversité est aujourd’hui un élément déterminant de nombreuses classes, partout dans le monde.

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