Rudi Janssens (VUB) est l’auteur des études sur le baromètre linguistique de Bruxelles, la principale source d’informations sur la situation linguistique à Bruxelles. Dans sa nouvelle étude (Taal en identiteit in de Rand, VUB Press, 2014, 123p.), il analyse la situation linguistique dans ce que le gouvernement flamand appelle « Vlaamse Rand » ; une région qui entoure intégralement Bruxelles et dont la population s’élève à presque 300 000 habitants. Cette région comprend les six communes disposant d’établissements spécifiques pour les francophones (Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, St Genesius Rode, Wemmel, Wezembeek-Oppem) et treize autres communes adjacentes classées : « pourvoyeurs d‘emplois » (Vilvoorde, Machelen, Zaventem au nord-est), « résidentielles » (Tervuren, Hoeilaart, Overijse au sud-est), « banlieues » (Dilbeek, St Pieters Leeuw, Beersel au sud-ouest), et « semi rurales » (Meise, Merchtem, Asse au nord-est).
Les résultats, aussi variés qu’intéressants, incluent des comparaisons frappantes avec Bruxelles. Par exemple, 51% des habitants de la Rand affirment parler français et néerlandais bien ou très bien contre seulement 21% dans la région dite bilingue de Bruxelles-Capitale. Quant à l’objectif du plan Marnix : la combinaison trilingue français-néerlandais-anglais, il est atteint par 30% de la population de la Rand et même par 39% dans sa zone résidentielle contre seulement 12% dans la région de Bruxelles. Le français s’est avéré être la langue la plus connue (78% contre 89% à Bruxelles), se positionnant devant le néerlandais, la langue officielle de la Rand (68% contre 23% à Bruxelles) et l’anglais (47% contre 30% à Bruxelles). Dans les communes disposant d’établissements pour les francophones, les proportions sont similaires à celles de la région de Bruxelles pour le français (88%) et l’anglais (29%) et considérablement plus élevées pour le néerlandais (40%).
Article traduit par Soraya BOUZNADA