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A Malte, une langue inscrite dans l'histoire

Méconnue, la langue maltaise porte les traces de l’histoire mouvementée de l’archipel, entre dominations arabe, italienne et anglaise. Depuis 2004, elle est l’une des vingt-trois langues officielles de l’Union européenne.

Par Martine Vanhove

Commentaire de l'OEP : un morceau d'anthologie!! 

Extrait :

"...De leur côté, les Britanniques pensaient mieux implanter leur pouvoir politique et détacher Malte de la sphère d’influence italienne en imposant l’anglais dans les administrations et les écoles. Les revendications en faveur du maltais servaient leurs ambitions, car ses partisans étaient hostiles à l’impérialisme linguistique de l’italien sans être réfractaires à l’introduction de l’anglais, dont les Britanniques avaient su faire un instrument de promotion sociale qui sapait l’ancien monopole économique de la bourgeoisie locale, très italophile.

Londres s’impose

Tant la montée du fascisme que la résurgence des revendications italiennes sur Malte, soutenues par une partie des Maltais antibritanniques, finirent par conduire Londres à imposer des mesures radicales : suppression de l’italien comme langue officielle et administrative, adoption du maltais et de l’anglais comme langues officielles en 1933, adoption en 1934 d’un alphabet officiel maltais en caractères latins, mis au point par l’Union des écrivains maltais dix ans plus tôt, enseignement obligatoire du maltais à l’école la même année.

A l’indépendance, le 21 septembre 1964, le maltais devient, avec l’anglais, la langue officielle de la jeune république dont la capitale est la Valette, mais il en est la seule langue nationale. Le 1er mai 2004, le maltais est aussi devenu, non sans d’âpres résistances internes, l’une des langues officielles de l’Union européenne. Aujourd’hui, les Maltais sont presque tous bilingues maltais-anglais, et très souvent aussi, malgré un déclin certain de l’italien, trilingues maltais-anglais-italien. Si l’influence de l’anglais sur le maltais se fait grandissante, elle n’empêche pas la langue de continuer à vivre, ni la littérature écrite en maltais de continuer à fleurir."