Les langues dans les concours administratifs : L'APLV et l'OEP écrivent à la ministre

L'Association des Professeurs de Langues vivantes et l'OEP ont écrit à Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la Fonction publique, à propos de l'arrêté du 16 avril 2014 relatif aux concours d'entrée à l'ENA.
Il est observé que cet arrêté établit une discrimination dans le traitement des candidats selon la langue dans laquelle ils souhaitent passer l'épreuve d'admission de langue. Si la langue n'est pas l'anglais, ils doivent en faire la demande parmi 6 langues (allemand, italien, espagnol, russe, mandarin, arabe) sans que l'arrêté leur offre la garantie que leur demande sera acceptée.

Il est également constaté que cet arrêté, dans la mesure où il privilégie une seule langue, est en contradiction avec l'article 121-3 alinéa 1 du code de l'éducation, qui dispose que "La maîtrise de la langue française et la connaissance de deux autres langues font partie des objectifs fondamentaux de l'enseignement".
L'ENA s'est depuis toujours caractérisée par sa grande ouverture linguistique. Il semble que l'orientation donnée par cet arrêté ne sert en aucune manière les intérêts des futurs hauts fonctionnaires qu'elle forme et ne contribue pas à renforcer l'attractivité internationale de cette école. La Chine par exemple, qui, à côté de l'anglais, investit beaucoup dans la langue française, en raison autant du rôle international de la France, que du développement de l'Afrique, n'a pas du tout une politique du tout-anglais et est par ailleurs très attentive à la place faite au mandarin dans les pays partenaires.

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