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European and international institutions

Le jeu dangereux d’une UE anglophone (Libération - J. Quatremer)

Par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant — 20 avril 2016 à 20:01

Édito
Le temps où Umberto Eco pouvait affirmer que «la langue de l’Europe, c’est la traduction» appartient à un lointain passé. Aujourd’hui, il constaterait que «la langue de l’UE, c’est l’anglais». Ceux qui osent s’en étonner, voire protester, sont renvoyés à leur ringardise, leur nationalisme, leur refus de modernité, leur franchouillardise (ça, c’est pour les Français). Certes, on compte toujours 23 autres langues officielles dans l’Union, mais, vu de Bruxelles et de Francfort, il s’agit d’autant d’idiomes tribaux, survivance des vieux Etats-nations, voués à être sacrifiés sur l’autel d’une construction communautaire qui sera anglophone ou ne sera pas.

En quelques années, à la faveur du grand élargissement de 2004-2007, l’anglais s’est imposé comme lingua franca, sans que cela n’ait jamais été discuté par quiconque, non seulement au sein des administrations européennes, mais aussi vis-à-vis des citoyens...
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