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Dinámica de las lenguas y prácticas lingüísticas

L’«américanisation» du monde, du basket au burger

Photo : A Paris en 1982, lors de l'arrivée des fast-foods en France. (John van Hasselt/Corbis/Getty Images)

L’historien Ludovic Tournès revient sur plusieurs siècles d’expansion de la culture des Etats-Unis. Un succès à l’international qui cache les difficultés d’intégration des immigrés au sein même du pays.

Si Baudelaire fut le premier à définir l’idée de «modernité» dans un célèbre essai de 1863, il est aussi le premier à déplorer l’apparition d’un homme de la rue «américanisé». Le terme «américanisation», quant à lui, apparaît aux Etats-Unis dans les années 1850. Cette proximité chronologique a du sens pour Ludovic Tournès dont l’hypothèse est que l’américanisation concerne aussi bien l’espace intérieur des Etats-Unis que le reste du monde. Après 1910, quand le terme entre dans le débat public, il s’agit autant de transformer les immigrants en Américains que d’exporter dans le monde entier les valeurs de l’Amérique. Le basket-ball constitue un bon exemple. Inventé au collège de Springfield en 1891 par la Young Men’s Christian Association (YMCA), ce sport est très vite populaire dans les communautés immigrantes dont il constitue «un facteur d’américanisation évident», mais ses règles simples et sa logistique limitée conduisent à une très rapide internationalisation, de la France (1893) à la Chine (1896).

«Incarner la civilisation face à la sauvagerie»

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