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Conférence : Les langues indo-européennes, un seul modèle de parenté ? au musée Mundolingua le 18 janvier

Par Jean-Paul Demoule.

La découverte, vers la fin du 18ème siècle, de la parenté entre les langues indo-européennes, a été immédiatement interprétée comme provenant de l’existence d’un antique peuple primitif (Urvolk en allemand), qui aurait parlé sa langue primitive (Ursprache, en allemand) dans sa patrie primitive (Urheimat en allemand). Ce modèle s’appuyait à la fois sur le mythe biblique de la Tour de Babel, qui avait vu dans les siècles précédents les érudits chercher à classer toutes les langues du monde en un arbre unique, dérivant éventuellement de l’hébreu ; et sur l’exemple historique du latin, à l’origine de toutes les langues romanes. Il est formalisé au milieu du 19ème siècle par August Schleicher, botaniste et introducteur du darwinisme en Allemagne, le premier à tracer un tel arbre et à écrire une fable dans la langue primitive reconstituée. Il ne sera ensuite plus jamais remis en cause par les linguistes indo-européanistes de stricte obédience. Toutefois, en dehors de la linguistique, la recherche archéologique, voire anthropologique et biologique, d’un tel peuple primitif s’est heurtée régulièrement à de nombreuses difficultés, sinon contradictions. C’est pourquoi, dès la fin du 19ème siècle, deux des principaux élèves de Schleicher ont proposé des contre-modèles : Johannes Schmidt avec la « théorie des vagues » (Wellentheorie), et Hugo Schuchardt avec l’exemple des langues mixtes et des créoles, qu’il fut le premier à explorer de façon systématique. Ultérieurement, avec Nikolaï Troubetzkoy et la notion d’aire linguistique (Sprachbund), la piste de modèles alternatifs a continué d’être explorée. C’est donc certainement dans cette direction que la solution historique de la parenté entre les langues indo-européenne pourra être peu à peu approchée. Dans le cadre des jeudis de Mundolingua...>>>