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Vassiliou : apprendre des langues permet de sortir de la crise

Publié le: 06/03/2013 - 14:31 | Mis à jour le: 07/03/2013 - 16:40     Euractiv

Apprendre des langues étrangères peut être un moyen pour les Européens de sortir du marasme économique et d’avoir de meilleures opportunités d’emploi à l’étranger, déclare le commissaire européen au multilinguisme et à la culture, Androulla Vassiliou.

En plus d’accroitre la mobilité des citoyens et d’encourager leur maîtrise des langues, les institutions et les entreprises Européennes devraient apprendre à mieux faire face à une société multilingue, déclara Vassiliou mardi (5 mars) lors d’un congrès avec des décideurs politiques et des universitaires au Comité économique et social européen, un organe consultatif de l’UE.

“ Si nous voulons plus d’étudiants et de travailleurs mobiles, et des entreprises qui peuvent fonctionner à l’échelle européenne et mondiale, nous avons besoin d’un meilleur niveau de compétences linguistiques- et celles-ci doivent mieux s’adapter aux besoins actuels et futurs du marché du travail,” dit-elle.

Les derniers chiffres de la Commission Européenne indiquent qu’en 2011, seulement 42% des Européens âgés de 15 ans avaient un bon niveau dans leur première langue étrangère, bien qu’ils aient commencé à l’apprendre à l’âge de sept ans. De plus, les chiffres diffèrent énormément entre les différents pays de l’UE, avec 82% pour la Suède et seulement  9% pour la Grande Bretagne.

La commissaire ajouta qu’encourager les langues ne se résume pas uniquement à l’emploi de linguistes professionnels, de traducteurs et d’interprètes.

“Notre société aura toujours besoin des spécialistes de la langue-  ces linguistes qui traduisent ou interprètent, comme ceux dans les cabines qui assurent la traduction de nos débats et conférences aujourd’hui,”. “Mais les langues, tout comme la politique, sont trop importantes dans nos vies pour qu’on les laisse uniquement aux spécialites.”

Un Eléphant dans un magasin de porcelaine

La commissaire évoqua également la position de l’anglais en tant que lingua franca de l’UE- autrefois “ un éléphant dans un magasin de porcelaine” à Bruxelles- mais ajouta que l’apprentissage de l’anglais ne devrait pas se faire au détriment des autres langues.

“Alors que l’anglais peut être perçu comme une compétence “élémentaire” de nos jours..Je suis toujours convaincue que c’est de plus en plus la maîtrise d’autres langues qui pourra tout changer pour trouver un emploi sur le marché du travail et pour progresser dans sa carrière,’ a t-elle déclaré.

La commisaire a tenu un discours lors d’un congrès organisé par le British Council, intitulé l’Europe riche de ses langues, sur la façon dont l’UE peut mieux exploiter sa diversité linguistique et y faire face.

Bruxelles a adopté une stratégie multilingue dont le but est que chaque citoyen acquiert des compétences pratiques dans au moins deux langues en plus de leur langue maternelle, surnommée “ langue maternelle plus deux.”

Kristina Cunningham, la reponsable du département du multilinguisme de Vassiliou, déclara que la crise économique a poussé les responsables politiques à revoir la stratégie, proposant ainsi un niveau de référence européen pour l’aquisition des langues.

“ Cela devrait évaluer d’une part le pourcentage des élèves apprenant au moins deux langues étrangères, et d’autre part le niveau de compétences dans la première langue étrangère étudiée,” a ajouté Vassiliou.

“ J’espère que ce projet sera adopté l’an prochain.”

Positions:

Lid King, directeur de the Languages Company, déclara : “ L’anglais est perçu comme la langue que les gens devraient apprendre et sont en train d’apprendre. C’est ce que l’on appelait l’éléphant dans un magasin de porcelaine . A présent nous pouvons voir clairement cet éléphant.” Il ajouta que les responsables politiques devaient reconnaitre la “position particulière” de l’anglais mais que “ Il faut faire une étude plus approfondie pour voir comment utiliser l’anglais pour servir le plurilinguisme.” Il proposa une stratégie qui consiste à sous titrer les films, les programmes télé et les conférences au lieu de faire du doublage.

Confrontés à une division croissante entre les états membres durant la crise, l’UE avait besoin de prendre une direction positive en célébrant la diversité plutôt que de rester sur la défensive et de tomber dans le “protectionnisme linguistique”, déclara King. Il ajouta que le multilinguisme pourrait “calmer les tensions”, aussi bien parmi les Européens issus des différents états membres que parmi les immigrants non-Européens.

Sjur Bergan, président du département education du Conseil de l’Europe, a proposé un programme linguistique plus développé qui prendrait en compte tous les niveaux d’apprentissage des langues. Il affirma que bien apprendre l’anglais en tant que première langue étrangère, chose que les employeurs jugent souvent nécessaire, pourrait constituer une passerelle pour les langues, ce qui favoriserait le multilinguisme. “Cela devrait encourager l’apprentissage d’autres langues.”

Kristiana Cunningham, la responsable du département du multilinguisme de Vassiliou, déclara que le niveau d’une faiblesse surprenante des compétences linguistiques a suggéré que l’Europe devait moderniser son système éducatif mais il faudrait d’énormes financements pour réaliser ces changements. Elle ajouta que le multilinguisme était un défi “ lié à celui de faire sortir l’Europe de la crise”.

Chronologie:

·         2014: La Commission Européenne présente son nouveau projet pour le multilinguisme

Traduction: Boutarfa Amina

Article original : http://www.euractiv.com/culture/learning-languages-way-crisis-va-news-518306