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Où est passé le patois de Paris ? (Claude Duneton pour le Figaro)

Par Journaliste Figaro Claude Duneton Publié le 30/04/2018 à 06:00

Photo : Arnaud Robin pour le Figaro Magazine

L'argot ancien ne survit plus guère que dans l'imaginaire des auteurs de romans policiers. Mais pourquoi assiste-t-on à une telle raréfaction du vocabulaire des titis ? Claude Duneton (1935-2012) s'était penché sur la question dans une chronique. La voici.

«L'argot est mon patois», disait Alphonse Boudard qui avait passé sa petite enfance chez des paysans avant de revenir, jeune adolescent des rues, à Paris où il était né. Mais l'argot existe-t-il encore?... Si l'on parle de l'argot «classique», cet idiome venu des siècles passés en écumant les bas-fonds des bagnes, c'est fort douteux. Le pur jar des durs n'est plus dévidé par les bandits de grands trottoirs et il n'existe plus de gouapeur au surin ou au soufflant. (On écrirait gwaper maintenant, il faut croire).

L'argot ancien ne survit guère que dans l'imaginaire des auteurs de romans policiers, lesquels sacrifient depuis longtemps à ce qu'on pourrait assimiler à un devoir de mémoire. Quant au parler populaire qui se jactait naguère en toute honnêteté chez les prolétaires au turbin - ce qu'on peut nommer, en effet, le patois de Paris - il a subi le sort des autres patois de France: la télévision unitaire, l'élévation du niveau de vie et les jeux du cirque ont eu leur peau.

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