A contresens

Nous ne sommes pas critique théâtral ou cinématographique. Aussi ce qui suit n’est pas une critique de l’Antigone de Sophocle, réalisée par Ivo van Hove dans le cadre du tandem Paris-Londres.

Toutefois, nous partageons la gêne manifestée par la belle Juliette Binoche, qui interprète le rôle en anglais, répondant sur France Inter le 26 février à 18h43 au micro de Stéphane Capron.

Les mots prononcés sont exactement ceux-ci : "Moi, ça fait longtemps que je travaille à l'européenne. Ce qu'ils nous disent, c'est que, une langue, c'est l'anglais. Il faut se plier à cette idée-là que l'anglais, c'est le moyen de communiquer avec nous tous qui sommes d'origines différentes."

Comme il est doux d’entendre qu’un certain « ils » ignore les fondements de l’Union européenne synthétisés dans sa devise « unis dans la diversité », de même que les pratiques linguistiques en vigueur dans les institutions représentatives de l’Union européenne où l’anglais, certes surreprésenté, n’est nullement d’usage exclusif.

En revanche, tout ce qui gravite autour des institutions européennes de lobbies et de groupes de pression a effectivement une certaine façon de « travailler à l’européenne », celle sans doute dont parle Juliette Binoche. Leurs liens avec les Européens, citoyens des pays européens, sont assez lointains, pour ne pas dire plus.

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