Un appel d'associations de défense de la langue française

L'OEP défend toutes les langues en Europe, parce que les langues et le dialogue interculturel par le plurilinguisme et la traduction, sont une richesse, un facteur de paix et de créativité pour l'Europe tout entière. La langue française doit être défendue pour elle-même, en raison des valeurs dont elle est porteuse et pour le bénéfice de  toutes les langues européennes également menacées.

C'est le sens d'un appel lancé par onze associations de défense de la langue française.

La menace sur les langues européennes vient de l'extérieur d'une volonté d'hégémonie linguistique et culturelle de l'anglais dont le discours du Premier ministre Gordon Brown du 17 janvier 2008 donne une illustration parmi beaucoup d'autres.

Mais la menace vient surtout de l'intérieur par la dégradation qui affecte les langues sous les coups de boutoir d'une société marchande entièrement dédiée au profit. La mal'bouffe a son pendant dans la mauvaise langue (Cécile Ladjali). Les progrès de l'illetrisme parallèlement au recul des enseignements scientifiques dans tous les pays occidentaux sont des symptômes d'une grande gravité révélateurs de décadence alors que nous vivons une explosion des nouvelles technologies.

"Tous les moyens de l'esprit sont enfermés dans le langage ; et qui n'a point réfléchi sur le langage n'a point réfléchi du tout", disait le philosophe Alain.

On peut ne pas partager dans tous ses détails l'appel pour la Défense de la langue française, que nous avons le plaisir de publier sur le site de l'OEP, mais cet appel est d'abord un appel à la résistance linguistique et à un sursaut qui ne s'adresse pas seulement aux francophones mais à tous les européens.

L'enjeu du plurilinguisme est un enjeu de civilisation, et dans ce contexte, le français, par les valeurs qu'il porte, par son histoire et sa dimension internationale est totalement stratégique. L'allemand aussi pour beaucoup d'autres raisons et si l'OEP a décidé de tenir les 2e Assises européennes du plurilinguisme à Berlin, c'était  par un choix raisonné et stratégique. Pour la même raison les 3e Assises auront lieu dans un autre grand pays historique de la construction européenne.

Nous souscrivons sans réserve à ce qu'écrit notre amie Anna Maria Campogrande : "Le français constitue un lot fondamental du patrimoine intellectuel et culturel commun de tous les Européens, non seulement des peuples latins. C’est la langue de l’esprit et de la raison dont nous avons besoin pour conserver nos valeurs et nos points de repère dans un Monde de plus en plus confus et déréglé. En fait, la menace qui pèse sur le français est une menace qui pèse sur l’Europe toute entière, sur notre culture et sur notre civilisation. Nous nous devons de tout mettre en œuvre  pour éviter cette calamité."

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L'OEP