L’enfant n’apprend pas à parler en grandissant, c’est le langage qui le fait grandir (Alain Bentolila)

Le pouvoir du langage nous fascine et conséquemment son apprentissage nous questionne. Tellement complexe et pourtant si rapidement appris ! Jamais explicitement enseigné et pourtant transmis de génération en génération ! Assurant notre « vivre ensemble » et pourtant miroir des singularités ! De Platon à Chomsky en passant par Descartes, la conviction que nos pensées et le langage qui les porte, préexisteraient à leur apprentissage a séduit bon nombre de philosophes, linguistes et … théologiens. Tous irrésistiblement attirés par l’idée -si commode- selon laquelle l’esprit humain était ‘’fait’’ pour le langage. Pour eux, les structures du langage seraient présentes dans l’intelligence humaine dès la naissance,… dans l’attente d’une activation quasi automatique produite un « bain linguistique » bienfaisant.  

Pour Platon, les idées ou concepts spirituels que les mots expriment sont possédés par l'âme humaine dès le premier instant où elle anime le corps du petit enfant. En d'autres termes, nos idées naitraient avec nous ; elles seraient liées à la nature humaine et nullement la conséquence d'une relation à l'expérience sensible ou le résultat d'un travail d'abstraction effectuée par le langage.

Lire l'article