Les quatre types de normalisation proposés confirment l’usage des anglicismes irremplaçables ou, au contraire, signalent des emprunts désuets. Hors de là, ils tiennent compte des pronostics linguistiques pour ce qui est des supplantations des anglicismes peu convenables, usités pour le moment, ou des enracinements des équivalents français proposés.

  • Normalisation NP (acceptée)– anglicismes normatifs en perspective : La normalisation NP témoigne du fait qu’une évolution de la norme est universellement admise. La mention signifie qu’on peut employer un anglicisme stable et suffisamment intégré (à ne pas confondre avec parfaitement assimilé) sans restriction (dressing, leadership, portable).
  • Normalisation IP (déconseillé)– anglicismes normatifs en synchronie, indésirables en perspective : Les emprunts de ce type prédominent dans l’usage de beaucoup sur leurs équivalents français. La normalisation IP consiste en ce qu’on réunit un anglicisme et un mot français en paradigme ou s'intensifie la concurrence entre les termes des paradigmes existants (funboard → planche (à voile), hit-parade → palmarès). Au sigle IP correspondent les marques performatives peu contraignantes du type « on remplacerait avantageusement », « on peut préférer... à... », « on pourrait plutôt employer... », « il est possible d’employer l’équivalent français », « il est souhaitable de préférer... à... ».
  • Normalisation NNP (à éviter)– anglicismes tolérés en synchronie, non-normatifs en perspective. En cas de normalisation NNP, des équivalents français qui constituent un paradigme avec un anglicisme, prédominent. Dans ce cas la Rubrique explicite le lien défavorisant l’emprunt, formé dans la conscience linguistique nationale, et encourage en plein, par des procédés de normalisation de rigueur, la sortie définitive d’un anglicisme de l’usage dans un avenir assez proche (baladeur > walkman, en salle > indoor, perchiste > perchman). La mention NNP est associée aux marques d’usage telles qu’« on préférera... à... », « est (sont) à préférer à... », « mieux vaut employer... ».
  • Normalisation NNS (à proscrire)– anglicismes non-normatifs en synchronie : La normalisation NNS constate la résolution des relations de concurrence dans des paradigmes entre un anglicisme et son analogue français en faveur de ce dernier, donc l’inadmissibilité évidente de l’intrus expulsé de l’usage dans la norme littéraire en vigueur (mixage > mixing, tube > hit (aux pays francophones). Le sigle NNS attire les marques de rejet telles qu’« à proscrire », « à éviter »,
    « ce mot est condamné », etc.