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L'incroyable renouveau de la langue basque en France (L'Express - Chronique de Michel Feltin-Pallas)

Sur le bout des langues, par Michel Feltin-Palas

A l'inverse des autres langues minoritaires de métropole, l'euskara gagne des locuteurs. Enquête sur un apparent mystère.

Ces diables de Basques ne feront donc jamais rien comme tout le monde ? Aussi incroyable que cela paraisse, l'euskara gagne en effet des locuteurs en France, et ce alors que toutes les autres langues minoritaires de métropole semblent en déclin. Il y a là un mystère sur lequel s'est penché le sociologue Eguzki Urteaga (1), dont il vaut mieux ne pas même essayer de prononcer le nom (ou alors ne mentez pas : vous êtes bascophone).

D'abord, les faits, ou plutôt les chiffres. En valeur absolue, le nombre de locuteurs total du basque est passé de 73 000 à 74 000 en cinq ans côté français. Une progression ténue, certes, mais qui n'en est pas moins significative. Pendant ce temps, en effet, les générations des années 1920 et 1930, dont l'euskara était souvent la langue maternelle, ont disparu. Traduits en pourcentage, cela signifie que, d'Hendaye à Mauléon en passant par Hasparren, 20,5 % des habitants sont aujourd'hui des locuteurs actifs et 9,3% des locuteurs passifs (des personnes qui comprennent et parlent la langue, mais moins bien que le français), soit près d'un tiers de la population totale. Si ces chiffres restent encore loin des niveaux enregistrés dans la Communauté Autonome Basque en Espagne - 33,9 % de locuteurs actifs et 19,1 % de locuteurs passifs - ils sont néanmoins très encourageants.

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