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"L'avenir est au plurilinguisme", estime John Whitehead du Bristish Council

"Entretiens de l'Inspection générale": "l'avenir est au plurilinguisme", estime John Whitehead du Bristish Council - Dépêche AEF

"Si tout le monde parle anglais, alors c'est une compétence qui ne fait plus la différence", avance John Whitehead, directeur au British Council, organisme britannique chargé de promouvoir l'anglais à travers le monde.

Avec l'aimable autorisation de l'Agence Education Formation, nous reproduisons cette dépêche qui par son contenu nourrit le débat dont les Assises seront un moment fort.

 

Dépêche n°52863
Paris, Jeudi 12 mai 2005, 12:43:11 Grégory Danel
Ligne directe: 01 53 10 39 44
Domaine : École - Collège - Lycée

Rubrique : Pédagogie

"Entretiens de l'Inspection générale": "l'avenir est au plurilinguisme", estime John Whitehead du Bristish Council


"Si tout le monde parle anglais, alors c'est une compétence qui ne fait plus la différence", avance John Whitehead, directeur au British Council, organisme britannique chargé de promouvoir l'anglais à travers le monde. John Whitehead intervenait hier, mercredi 11 mai 2005, dans le cadre des entretiens de l'Inspection générale dont le thème était "L'anglais est-il une langue comme les autres?". "À l'avenir, les monolingues seront désavantagés. Et cela aura des conséquences en Grande-Bretagne", estime-t-il. "L'avenir est au plurilinguisme." Voici des échos des débats.

CONSTAT. John Whitehead a dressé un bilan de l'apprentissage et de l'usage de l'anglais dans le monde. Il s'est notamment appliqué à donner les raisons qui font que l'anglais est aujourd'hui considéré comme la nouvelle "lingua franca". "L'anglais a toujours été une langue hybride et flexible. Sa grammaire et son vocabulaire continuent encore de changer. L'absence de l'équivalent anglais de l'Académie française a permis, je pense, le développement de cette flexibilité", affirme-t-il. Pour lui, cependant, le développement de l'anglais ne doit pas être réduit à sa capacité d'adaptation ou aux facilités, toutes relatives, que revêtirait son apprentissage. Les réalités géopolitiques jouent un rôle prépondérant: période d'expansion coloniale britannique au XIXème siècle, avancées technologiques au XXème siècle, montée en puissance des États-Unis. Pour autant cette domination de l'anglais n'en fait pas une langue monolithique. Afin d'étayer son propos, John Whitehead a repris la division tripartite de la langue anglaise avancée par le linguiste britannique David Crystal. Selon cet universitaire, l'anglais a une position unique dans l'histoire des langues. "Jamais un langage n'avait été parlé par une majorité de personnes qui l'utilisent comme une langue étrangère." 375 millions de personnes parleraient l'anglais comme langue maternelle, 375 millions la parleraient comme langue additionnelle et 750 millions la parleraient comme langue étrangère. Cet anglais exogène à l'anglais des Anglo-Saxons n'est pas sans influer sur leur pratique. "Les Anglo-Saxons devront apprendre cet anglais nouveau", avance John Whitehead.

ÉVOLUTION FRANÇAISE. François Monnanteuil, doyen de l'Inspection générale de langues vivantes, estime pour sa part que la question posée, "l'anglais est-il une langue comme les autres?", témoigne d'une évolution de la France à l'égard de la langue anglaise. "Jamais cette question n'aurait été posée il y a 20 ans", affirme l'inspecteur général. "Nous envisagions l'apprentissage d'une langue d'un point de vue strictement français, à partir de nos cadres et des canons français. Or l'apprentissage d'une langue est aussi le moyen de découvrir l'autre de l'intérieur. Si nous nous posons aujourd'hui cette question, c'est que nous nous intéressons vraiment à l'apprentissage", souligne François Monnanteuil. Il constate cependant que l'Éducation nationale "ne sait pas identifier les bons élèves" car l'apprentissage de l'anglais est envisagé sous le prisme de l'écrit. "Il y a une absence d'entraînement à l'oral, et le perfectionnisme de certains professeurs n'incite pas les élèves à prendre la parole." Ce qui est problématique, notamment dans la perspective d'un développement d'un anglais communicationnel.

PASSION FRANÇAISE. Thierry Simon, inspecteur général à l'IGAENR, dénonce les "passions françaises", à propos de l'anglais. "Il n'y a qu'en France que la question est posée de cette manière. On a le sentiment que parler anglais revient à trahir sa culture. Il est urgent de dépasser ces passions." Il avance notamment le cas de la recherche où "il est vital de pouvoir s'exprimer en anglais", au risque de ne pas être lu, ou cité dans une des prestigieuses revues scientifiques anglo-saxonnes: "Nature", "Science" ou "The Lancet". Favorable à ce que l'anglais devienne un savoir de base, Thierry Simon préconise une "pratique" rapide de l'anglais, plutôt que son apprentissage. "On doit savoir l'utiliser et pas forcément savoir comment il fonctionne", ajoute-t-il.
Dépêche n° 52863 © Copyright L'AEF - 1998/2005.
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