Cet article analyse dans une perspective praxéologique la tâche du traducteur, qualifié ici de médiateur entre l’auteur et le lecteur. Elle souligne la contrainte de fidélité ainsi que les astreintes imposées par un double implicite, le premier venant de l’auteur, le second du traducteur lui-même. Le lecteur entre également par le biais de son vécu et de la réception qu’il fera du nouveau texte dans cette relation triangulaire mouvante Auteur-Traducteur-Lecteur.
Par un processus de décomposition, de reconstruction des mouvements, des paroles et des gestes, reconstruction esthétique, poétique, stylistique fortement marquée par le temps, l’espace, le contexte civilisationnel de l’époque du texte à traduire et de l’époque de la traduction finale, un texte nouveau est ainsi réalisé grâce à un acte qui n’est pas sans beauté, même s’il naît dans la douleur et la culpabilité de l’infidélité parfois incontournable du traducteur. Ce nouveau texte sera amené à évoluer et à être retraduit au fil du temps, les exigences en matière d’efficacité traductologique évoluant d’une décennie à l’autre, d’un auteur à l’autre, d’un traducteur à l’autre, d’un lecteur à l’autre…
1Colloque Penser et Agir, organisé par Victor Alexandre, Université de Franche Comté, Besançon.