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Mieux préparer les enseignants aux langues

Extrait de la Dépêche Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.66881 Paris, Jeudi 6 juillet 2006
Suisse LE TEMPS, 22/06/2006   www.letemps.ch
Tous les cantons suisses souhaitent enseigner deux langues étrangères au primaire

ENSEIGNEMENT LINGUISTIQUE. Suisse: mieux préparer les enseignants du primaire à l'enseignement des langues.
Tous les cantons suisses souhaitent enseigner deux langues étrangères au primaire. La CDIP (Conférence des directeurs de l'instruction publique) a annoncé en 2004 son intention de faire entrer l'anglais au plus tard en 5ème année du primaire dès 2012. Mais chez les instituteurs, qui se sentent incompétents ou mal formés, le malaise grandit. Le 31 mai dernier, la Société pédagogique vaudoise a déjà exprimé ses réserves, suivie une semaine plus tard par le groupe des présidents du Syndicat des enseignants romands. Pour eux, pas question d'accepter une nouvelle langue sans une hausse des moyens dévolus à l'enseignement. Comment imaginer des instituteurs compétents en anglais, disent-ils, alors que leur niveau d'allemand présente déjà de très sérieuses lacunes et qu'après trois ans d'allemand au primaire, les élèves reprennent à zéro en entrant au secondaire ? Ces lacunes étaient camouflées tant qu'on s'en tenait à des listes de vocabulaire mais deviennent criantes avec la généralisation des méthodes axées sur l'expression orale et l'approche ludique, qui provoquent de grandes disparités entre les élèves selon qu'ils ont eu un maître bilingue ou non. Des outils, tels que le Cadre européen commun de référence, existent pourtant pour harmoniser les niveaux en langue. Les HEP (Hautes écoles pédagogiques), créées en 2000 et équivalents des IUFM, envisagent enfin de l'utiliser pour harmoniser leurs cursus. Un groupe de travail, créé avec la CDIP, planche depuis six mois sur le sujet afin de fixer les exigences minimales en matière de langue à l'entrée et à la sortie des HEP. Les futurs enseignants devraient ainsi maîtriser le niveau C1 du cadre européen, soit atteindre un degré de plus que la maturité fédérale (niveau B2 du cadre), sésame d'entrée en HEP. Mais il faudra encore de nombreuses années pour que les instituteurs aient un niveau suffisant. D'où l'idée exprimée par certains d'en profiter pour réformer l'école et pour ouvrir les classes à des enseignants semi-spécialistes, qui se répartiraient les branches les plus pointues, langues en tête, au sein d'un établissement. Ce qui supposerait aussi de revaloriser le statut et la rémunération des maîtres.