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Faire tomber le tabou de l'anglais

Valérie Pécresse, Ministre française chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche, veut rendre obligatoire l'enseignement de l'anglais pour tous en France : « je veux rompre le tabou de l'anglais », a-t-elle expliqué, le 25 février devant des journalistes, à Bruxelles.
En effet, s'il y a un tabou à faire tomber, c'est bien celui de l'anglais, mais pas dans le sens où l'entend Mme Pécresse.

Les Français, à l'image de beaucoup de citoyens européens sont aujourd'hui focalisés sur l'anglais comme le papillon est attiré par une lampe incandescente, un soir d'été. Tandis que l'on parle depuis le conseil des ministres européens de 1984 de la nécessité d'apprendre 2 langues en plus de sa langue maternelle, ce qui devrait conduire à une diversification des langues apprises tout au long de la vie, c'est au phénomène inverse que l'on assiste. L'anglais se développe au détriment des autres langues et globalement la régression est au programme! Depuis l'année 2001, Année européenne des langues, et les actions qui se sont developpées depuis, on observe dans certains pays une inversion de tendance, avec un développement de l'apprentissage d'autres langues que l'anglais, généralement en plus de l'anglais, l'anglais qui demeure de toute façon en première ou deuxième langue. Mais dans les autres pays, la tendance se poursuit au bénéfice de l'anglais. Plusieurs rapports récents confirment cette situation.

Le rapport Maalouf réactive de manière heureuse, avec un renouvellement des concepts, cette nécessité d'une diversification de l'offre linguistique, en établissant un lien entre le destin de l'Europe et le destin de ses langues. Lire la suite.

En résumé :
- L'anglais est indispensable, certes, mais il ne suffit pas. C'est un leitmotiv de Léonard Orban. Il n'est suffisant ni pour les entreprises auxquelles le monolinguisme international fait perdre des marchés, ni pour les personnes, pour lesquelles l'anglais n'est pas du tout un passeport pour l'emploi.
- Il n'y a pas de deuxième langue, car il faut connaître au moins deux langues au même niveau de compétence.
- Le seul moyen efficace d'apprendre deux langues, c'est que l'anglais ne soit pas précisément la première langue (il faut quand même former des enseignants pour assurer une première langue qui ne soit pas l'anglais!)
- L'anglais sera d'autant plus facile à apprendre que l'élève possèdera déjà une autre langue et un autre système syntaxique. Pour les plus motivés, l'anglais pourrait parfaitement arriver comme 3e langue, grâce aux supports médiatiques en vogue.
- L'anglais peut aussi être une passerelle vers les autres langues. Mais, hormis le fait que rien ne le prédispose à jouer ce rôle, l'observation conduit à une conclusion inverse.
- Le meilleur conseil (recommandation valable pour la France) que l'on puisse donner aujourd'hui aux familles est de choisir pour les enfants l'allemand en première langue (la difficulté de l'allemand est un mauvais procès qui lui est fait), puis l'italien, l'espagnol ou d'autres langues dont l'anglais. Profiter de l'enseignement supérieur, lorsque les cursus le prévoient, pour approfondir sa maîtrise des langues apprises dans l'enseignement secondaire, voire apprendre une langue supplémentaire.
- Pour apprendre une nouvelle langue vivante, la première des conditions est de bien maîtriser sa langue maternelle. A cette condition, la langue étrangère sera bénéfique aussi pour la langue maternelle.