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Séminaire "Plurilinguisme: des substrats neuronaux aux pratiques sociales"

Prospective Interdisciplinaire en Réseau
pour les Sciences et Technologies Cognitives

Atelier Pirstec n° 7 « Plurilinguisme : des substrats neuronaux aux pratiques sociales » 

Séminaire organisé par l’OEP (Pôle recherche),
le Centre de Recherche en Ingénierie Multilingue (CRIM-INALCO)
et l’Institut des sciences du cerveau (Université de Toulouse 2) 

6-8 octobre 2009

Maison de l'Europe de Paris / Maison de la Recherche-Sorbonne

  • Neurosciences et apprentissage
  • Sciences de la communication et informatique multilingue
  • Plurilinguisme et comportements sociaux

Journée « Neurosciences et apprentissage »

6 octobre 2009 

Maison de l'Europe 35-37 rue des Francs-Bourgeois 75004 Paris
Salle de conférence, 1er étage
(M° Hôtel de Ville, Saint-Paul)

9h15 Introductions par Barbara Köpke, François Rastier et Christian Tremblay

Ouverture de la journée par Barbara Köpke 

9h30 Acquisition de l'accent dans la perception et la production des enfants bilingues (Ranka Bijeljac, Université de Poitiers et CNRS-Université Paris Descartes)

10h20 L'apprentissage des nouveaux contrastes vocaliques chez l'apprenant adulte: l'apport des potentiels évoqués (Cheryl Frenck-Mestre, LPL, Aix-en-Provence) 

11h10 Pause

11h40 A Neurophysiological Model of Grammatical Construction Processing with Cross-Linguistic Validation and Robotic Implementation (Peter Dominey, CNRS Lyon) 

12h30-14h Repas

14h00 Le contrôle des langues chez des bilingues en situation « extrême » (Barbara Köpke, Octogone-Lordat, Université de Toulouse (UT2)

14h50 Chirurgie des tumeurs cérébrales chez les patients bilingues : intérêts des cartographies fonctionnelles (Franck E. Roux & Vincent Lubrano, Institut des Sciences du Cerveau , IFR n° 96, Inserm U825, Toulouse)

15h40 Pause 

16h10 Imagerie cérébrale des différences individuelles dans l'apprentissage des langues (Christophe Pallier, CNRS, CEA, Gif-sur-Yvette)

17h Discussion finale

17h15 Clôture de la journée 

Journée "Sciences de la communication et

informatique multilingue »

7 octobre 2009 

Maison de la Recherche, 28 Rue Serpente 75006 Paris
salle D 035
(M° Odéon, St Michel)

9h15 Ouverture de la journée par François Rastier, directeur de recherche CNRS

9h30 Outillage informatique pour la pratique du plurilinguisme (Jean-François Perrot, Professeur émérite, Université Pierre et Marie Curie)

10h20 Traitement automatique des langues et instrumentation du plurilinguisme (Pierre Zweigenbaum, Directeur de recherche, CNRS-Limsi) 

11h10 Pause

11h40 Construire et utiliser des ressources multilingues (Jean-Michel Daube et François Stuck (Ertim-Inalco)

12h30-14h Repas 

14h00 La théorie du Skopos ou la traduction comme action ( Monique Slodzian, Professeur à l'Inalco)

14h50 Sémantique et contraste de corpus multilingues (Evelyne Bourion, IE, CNRS-Ertim) 

15h40 Pause

16h10 Textométrie multilingue : utiliser les données structurelles des corpus (André Salem, Professeur émérite, Université Paris III 

17h Discussion finale

17h15 Clôture de la journée 

Journée « Plurilinguisme et comportements sociaux » 

8 octobre 2009

Maison de la Recherche, 28 Rue Serpente 75006 Paris
salle D 035
(M° Odéon, St Michel) 

9h15 Ouverture de la journée par Christian Tremblay, Président de l'OEP et Astrid Guillaume, Maître de conférences à l'Université Paris 4-Sorbonne, Vice-Présidente de l'OEP

9h30 Les langues au cœur des interactions sociales (Pierre Frath, Professeur à l'Université de Reims - Champagne Ardenne)

10h20 Dynamique des parcours d'apprentissage et plurilinguisme (Franz-Joseph Meissner, Professeur à l'Université de Giessen) 

11h10 Pause

11h40 Les langues comme composants des processus de créativité (Jean-Gabriel Ganascia, Professeur à l'Université Paris 6-Pierre et Marie Curie) 

12h30-14h Repas

14h00 La dimension linguistique des logiques décisionnelles en entreprise (Vincent Petitet, chargé du cours d'ethnologie de la communication à l'Université Paris 8) 

14h50 Les langues dans la dynamique des entreprises internationales (Jacques Spelkens, Coordonateur RSE pour la Belgique du Groupe GDF-Suez)

15h40 Pause

16h10 Subjectivité et objectivité dans le discours sur le plurilinguisme (Christian Tremblay, Président de l'OEP) 

17h Discussion finale

17h15 Clôture des trois journées par François Rastier 

 Bulletin d'inscription recommandé 

 


Résumés des contributions de la Journée du 6 octobre

Acquisition de l'accent dans la perception et la production des enfants bilingue

Ranka Bijeljac- Université de Poitiers, Laboratoire Psychologie de la perception, CNRS-Université Paris Descartes 

Dès la naissance, les enfants sont sensibles aux informations prosodiques (accent et intonation) portées par des mots et des énoncées produits par les locuteurs de leur environnement. Vers la fin de la première année, les nourrissons reconnaissent l'accent de la langue maternelle (pour l'anglais, Jusczyk et al., 1993 ; pour l'allemand et français, Höhle et al., 2009), et deviennent moins sensibles aux propriétés prosodiques des langues étrangères (Mattock & Burnham, 2006).

Dans un premier temps, nous allons présenter une série d'études portant sur l'impact du bilinguisme précoce dans l'évolution, au cours de la première année, des capacités perceptives pour les contrastes accentuels. Dans un second temps, les données sur l'acquisition de l'accent dans les premiers mots produits par les enfants bilingues et monolingues, âgés de 3;6-6;0 ans, seront discutées dans le cadre de théories actuelles sur la représentation mentale des langues chez le locuteur bilingue.

A Neurophysiological Model of Grammatical Construction Processing with Cross-Linguistic Validation and Robotic Implementation

Peter Dominey, CNRS Lyon

The human language capability is so distinct from all other behavior, that it has been tempting to explain it with highly specific dedicated modules and innately specified capabilities. Part of my research attempts to determine to what extent the language capability is built upon preexisting neurophysiological systems dedicated to the processing of spatiotemporal sensorimotor behavior. In this context I will briefly describe a sensorimotor sequence learning system based on primate cortico-striato-thalamo-cortical circuitry, and will then frame grammatical construction processing in the context of this system. I will demonstrate (1) how the system can be used to learn a simple event-centered language in an embodied sensorimotor context, accommodating referential ambiguity and noise in the input, (2) how the principals of the system accommodate three typologically distinct languages in a cross-linguistic validation. I will end with a discussion of the extension of this system from single sentences to discourse with some speculation on the underlying neurophysiology, and (2) an introduction of the notion that language is a powerful tool in negotiating cooperation, as demonstrated in the context of human-robot cooperation. 

L'apprentissage des nouveaux contrastes vocaliques chez l'apprenant adulte: l'apport des potentiels évoqués

Cheryl Frenck-Mestre, LPL, CNRS, Aix-en-Provence

Previous ERP work has confirmed that learning non-native vowel contrasts as an adult is often difficult (Dehaene-Lambertz, 1997; Frenck-Mestre et al., 2005), although possible following immersion or heavy training (Tremblay & Kraus, 2002, Winkler et al.,1999) To address this question and the impact of the native language, we examined the auditory ERP responses of 3 groups of listeners--American English, French and late French-English bilinguals-to American English vowel contrasts /E/, /ae/ and /I/ as a function of the listeners' vocalic repertoire and attentional demands. We used a 3-stimulus oddball procedure in two experiments. In the first, stimuli were standard /E/ (75%), target /ae/ (10%) and oddball /I/ (15%). In the second, the attentional demands to vowels /ae/ and /I/ were inversed: standard /E/ (75%), target /I/ (10%) and oddball /ae/ (15%). In both experiments and in all three groups, early acoustic discrimination of all vowels was shown by variations in the N100 response. Subsequent, phonemic categorization as revealed by the P300 response differed, however, across experiments and groups. Bilinguals showed a P300 response to oddball /I/ akin to English speakers, whereas French speakers did not, however the P300 for bilinguals was reduced in magnitude and distribution compared to native speakers. When /I/ became the target and /ae/ the deviant, native English and French showed an inversion of the P300 to these vowels, whereas bilinguals were not able to disengage their attention and showed equal P300 responses to both. The pattern of results reveals that late French-English bilinguals learn vowels specific to their L2, but that performance is intermediate between native speakers of the language and native speakers of their own L1.

Le contrôle des langues chez des bilingues en situation « extrême »

Barbara Köpke, Octogone-Lordat, Université de Toulouse (UT2)

Les recherches neuropsycholinguistiques sur le bilinguisme s'orientent actuellement de plus en plus vers la question des mécanismes de contrôle permettent la gestion de deux ou plusieurs langues lors du traitement on-line, notamment à travers des switch costs associés au changement de langue. Cependant, la nature de ces switch costs est encore insuffisamment connue, notamment dans ses aspects développementaux (chez l'enfant et chez l'apprenant d'une L2, voire dans le vieillissement normal) et en relation avec le degré de compétence linguistique du sujet, sa dominance linguistique et les contextes d'utilisation des langues. Nous nous appuierons sur deux exemples de situations « extrêmes » d'utilisation des langues : a) l'attrition de la L1 chez l'immigré chez qui la L2 devient beaucoup plus disponible pour le traitement linguistique, b) le cas des interprètes de conférences qui sont des experts dans l'utilisation simultanée de deux langues.

Imagerie cérébrale des différences individuelles dans l'apprentissage des langues

Christophe Pallier, CNRS, unité de neuroimagerie cognitive, Inserm U562, CEA, Gif-sur-Yvette, France.

Il existe une variabilité interindividuelle non négligeable dans la capacité à apprendre une seconde langue. Il est probable que de nombreux facteurs interviennent dans cette faculté : langues déjà connues, capacité à imiter, motivation,... Des différences cérébrales pourraient également jouer un rôle. Nous présenterons des expériences menées dans notre laboratoire qui avaient pour but de rechercher des corrélats cérébraux anatomiques et fonctionnels des aptitudes à discriminer des sons d'une langue étrangère, à les mémoriser, ou à les imiter.


Chirurgie des tumeurs cérébrales chez les patients bilingues : intérêts des cartographies fonctionnelles

Franck E. Roux & Vincent Lubrano, IFR 96, INSERM U 825, CHU Toulouse, Université Paul Sabatier - Toulouse 3.

Nous savons qu’il existe de manière physiologique une importante variabilité anatomo-fonctionnelle interindividuelle dans la répartition des aires fonctionnelles du langage. Cette répartition est encore variable chez les bilingues, influencée entre autre par l’âge d’acquisition de la langue, sa maîtrise et le niveau d’exposition. Il existe en effet une controverse quant à la répartition des aires langage de L1 et L2, surtout quant à leur degré de superposition.

Au cours d’une craniotomie en état d’éveil, les stimulations électriques corticales et sous-corticales directes permettent l’évaluation peropératoire des fonctions linguistiques en collaboration avec le patient. Elle consiste à évaluer la fonction testée à l’aide d’une sonde bipolaire placée au contact du cortex avant la résection, puis au contact de la substance blanche pendant la résection. Cette technique permet ainsi d’obtenir une cartographie fonctionnelle, et d’établir par là-même des limites de résection tumorale fonctionnelles volumétriques (superficie et profondeur).

Nous exposerons le principe de la technique, son intégration dans la stratégie chirurgicale, et les principaux résultats obtenus quant à la compréhension de l’organisation fonctionnelle du langage chez les patients bilingues. Nous avons par exemple montré qu’une partie des aires était commune, et que certaines aires pouvaient être spécifiquement impliquées dans l’une ou l’autre des deux langues.

 Bulletin d'inscription recommandé