Logo de l'OEP
Logo de l'OEP

Belg. : Suppression du financement des projets d'enseignement plurilingue OETC

Le ministre Pascal Smet a décidé de tirer un trait sur le financement par la Communauté Flamande de l’enseignement plurilingue et biculturel (OETC) qui existe depuis 30 ans à Bruxelles. Il supprime plus de 400.000 euros concernant 6 projets. Une décision soudaine qui prend effet sur-le-champ, soit fin juin. Les élèves qui sont inscrits dans de ce projet éducatif, ne peuvent donc pas terminer leur parcours. Cette décision crie vengeance, et ceci n’est pas seulement l’opinion de Foyer, porteur du projet. Une critique assourdissante nous parvient de divers bords.

Six projets sont actuellement en cours dans six écoles de l’enseignement maternel et primaire bruxellois. Chaque année environ 500 enfants y sont inscrits. Les élèves ‘OETC’ suivent depuis la maternelle un programme mixte : une partie des heures dans leur langue maternelle et une autre partie en néerlandais. Au cours des années le nombre d’heures dans la langue maternelle diminue tandis que celui de néerlandais augmente. L’intention est que les élèves manient leur langue maternelle de manière communicative et fonctionnelle et qu’ils acquièrent à côté une bonne connaissance des deux langues officielles principales de Belgique, ce qui les verra donc trilingue à la fin de leur scolarité obligatoire. L’enseignement biculturel a une influence positive sur l’intégration (linguistique) : du point de vue linguistique l’acquisition d’une langue étrangère se fera plus facilement si la langue maternelle est suffisamment développée et psychologiquement (structuration de l’identité, confiance en soi, motivation à s’intégrer etc.) il est important que la langue maternelle étrangère soit reconnue et même validée par l’école. Les ‘jeunes biculturel’ réussissent donc beaucoup mieux leur enseignement secondaire que les autres jeunes d’origine étrangère. Les projets OETC sont fermement scientifiquement soutenus. 35 importants professeurs internationaux et/ou linguistes ayant étudié le plurilinguisme dans l’enseignement ont déjà réagi à la décision de Smet.

Les directeurs d’école sont en colère. Les parents des enfants inscrits dans les projets OETC font également entendre leur voix. Certains d’entre eux ont spontanément créé une pétition pour le maintien de leur enseignement multilingue dans la capitale. Vous pouvez signer la pétition en ligne des parents et l’envoyer à d’autres. Vous pouvez aussi donner votre avis via Facebook. La pétition a déjà été signée par plus de 4500 personnes.

Mais ceci n’est est pas resté à une simple protestation virtuelle. Les communautés scolaires concernées voulaient également se réunir et rendre leur protestation visible. Ils voulaient se faire entendre par un ministre et ses collaborateurs qui prennent des décisions rigides derrière leur bureau mais ne viennent jamais dans les écoles pour regarder et écouter. Le 25 mai environ 500 parents, enfants et sympathisants se sont réunis devant le cabinet du ministre de l’enseignement. Une délégation des parents a été reçue par le chef de cabinet. Le ministre lui-même ne voulut toujours pas être présent. Le chef de cabinet invoqua à nouveau les mêmes arguments. Il doute des résultats du projet, alors que ceux-ci sont présentés d’année en année dans une multitude de rapports (vous trouverez les comptes-rendus, évaluations et le rapport de l’inspection sur notre site et vous verrez que le résultat en est très positif), il se pose des questions quant aux langues choisies. Celles-ci seraient élitistes (le ministre n’a pas compris que l’espagnol est également parlé par des latinos défavorisés qui sont touchés par le projet. La grande majorité des enfants OETC viennent de milieux déshérités), le projet atteint trop peu d’enfants (cela semble plutôt plaider en faveur de l’expansion plutôt que de la suppression du projet) et, ceci est une nouveauté, il doute manifestement de la qualification des enseignants OETC. Vous pouvez lire sur notre site www.foyer.be un extrait du rapport d’inspection de 2008 qui s’exprime très positivement en faveur de nos enseignants. Comprenne qui pourra !