La scolarisation a beaucoup progressé sur le continent, mais trop d’enfants atteignent l’âge de 10 ans sans pouvoir comprendre un texte simple.
Dans la cour de récréation, la sonnerie retentit. Les enfants, cartable sur le dos, se mettent en rang par deux. La maîtresse accueille les nouveaux élèves en classe, mais là, catastrophe : impossible pour les petits de saisir clairement ce que raconte l’enseignante devant le tableau noir. La scène a beau ressembler à un mauvais rêve de veille de rentrée, c’est la réalité vécue par 85 % des écoliers africains qui reçoivent un enseignement primaire dans une autre langue que celle parlée à la maison.
L’Unesco estime qu’en Afrique du Nord, neuf enfants sur dix apprennent à écrire et à lire en arabe littéraire alors qu’ils parlent un arabe dialectal différent. Dans la partie subsaharienne, ils sont huit sur dix à devoir tenter de maîtriser la littératie – écrire, lire, converser, compter – dans une langue majoritaire qui n’est pas leur langue maternelle.