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L’UNESCO aborde la question du multilinguisme en Iran pour la première fois

Ahwaz News Agency 27 février, 2014

Paris, France. L’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture, a accueilli  une conférence sur le multilinguisme et l'éducation multilingue en Iran lors de la Journée internationale de la Langue Maternelle.

Les représentants des ONG, des organisations des droits de l'homme, de la société civile et des organisations politiques appartenant à des nationalités non-persanes en Iran ont rencontré des spécialistes de l’éducation et des langues au siège de l'UNESCO à Paris le 21 Février, à l'occasion de la Journée internationale de la Langue Maternelle 2014. L'UNESCO a accueilli cet événement sur le droit au multilinguisme en Iran, où plus des deux tiers de la population ont une langue maternelle autre que le persan.

Représentants des nationalités non-persanes - les arabes, les baloutches, les Kurdes et les Turcs - chacun a abordé le problème de l'impossibilité d'utiliser et d'étudier leur langue maternelle en Iran. Ils ont protesté que leurs langues sont interdites dans les écoles du pays, dans le système d'éducation de l'Iran et dans les médias sociaux.

Maud Vanwalleghem, gestionnaire de programme UNPO, qui a assisté à la conférence, a souligné le cas de langues non persanes en Iran et a appelé à plus de soutien et de solidarité. Les fonctionnaires de l'UNESCO ont également insisté sur le fait que tous les peuples autochtones en Iran ont le droit à l'éducation, avoir l’accès aux médias sociaux et de pratiquer leurs cultures dans leurs langues maternelles.

Irmgarda Kasinskaite-Buddeberg, spécialiste du programme de la Division des Sociétés du Savoir, et Serena Heckler, des Petites Iles et de la Section des Connaissances Autochtones, tous les deux ont montré leur sympathie et ont constaté la nécessité de l'éducation dans la langue maternelle. Ils ont enregistré les préoccupations des délégués et ont reçu leurs rapports.

Nasser Boladai, porte-parole du peuple baloutche, Ayda Karimli, directeur de l’Azerbaïdjan du Sud de la communication, et Amir Saadi de l’Organisation droits de l'homme d’Ahwaz y ont participé. Chaque participant a présenté la question des langues maternelles dans leurs domaines respectifs.

Boladai a parlé de la souffrance des personnes baloutches puisque le régime iranien refuse que les enfants baloutches soient éduqués dans leur langue maternelle, la langue baloutche.

Saadi a présenté un rapport sur ​​le refus du droit des peuples ahwazis-arabes à l'éducation dans leur langue maternelle arabe. Il a montré des statistiques récentes sur les taux d'abandon scolaire chez les enfants ahwazis-arabes dans le système éducatif iranien. Le taux d'analphabétisme chez les ahwazis-arabes est de quatre fois la moyenne nationale en Iran. Saadi a également abordé le fait que le droit à l'éducation dans la langue maternelle est un droit humain fondamental et que le gouvernement iranien refuse de mettre en œuvre l'article 15 de la Constitution iranienne qui stipule que les langues non persanes locales sont autorisées.

Les nationalités non-persanes, qui constituent au moins la moitié, et selon certaines estimations, les deux tiers de la population iranienne, ont intensifié leurs demandes pour l'éducation dans leur langue maternelle, malgré l'opposition de l '«Institut de la Littérature et de la Langue Persane», une institution financée par le gouvernement qui prétend que l'éducation dans les langues non persanes affaiblit la langue persane et nuit à la soi-disante  l’intégrité territoriale. Cet institut affirme également que la demande pour les langues maternelles est un «complot» étranger qui va conduire à la désintégration du pays selon des lignes ethniques.
Le militant azéri-turc, Ayda Karimli, a abordé la question de la souffrance des iraniens turcophones qui constituent environ un tiers de la population. Elle a dit que, selon Hajbabaei, l'ancien ministre iranien de l'Education, environ 70% des étudiants en Iran ont une langue maternelle non-persane, et pourtant, la langue persane est la seule langue sanctionnée et la seule langue officielle de l'Iran.

Rouhani, le président nouvellement élu, a affirmé lors de sa campagne présidentielle qu'il aborderait le fait que le gouvernement central refuse le droit fondamental des étudiants non-persans à l'éducation, mais selon les declarations de Karimli, il n'a jamais mis en œuvre…

Traduction: Ana Megrelishvili

Source:http://www.ahwaziarabs.info/2014/02/unesco-discusses-multilingualism-in.html