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Ce qu'Ils nous disent, c'est que, une langue, c'est l'anglais ! (Juliette Binoche)

Dans une mise en scène de Ivo van Hove, Juliette Binoche interprète, en anglais, une nouvelle version d'Antigone, de Sophocle, dans le cadre du tandem Paris-Londres. Après une première mondiale au Grand Théâtre du Luxembourg le 25 février, la troupe entame une tournée qui l'amènera de de Londres à Paris puis au festival international de théâtre d'Édimbourg en août et New York du 24 septembre au 4 octobre.

Nous ne jugeons pas un spectacle salué par la critique et ne doutons pas de l'actrice "sublime", "bouleversante", "lumineuse" dans une Antigone qui "convoque autant les mythes que l'actualité brûlante".

Ce qui nous interpelle, ce sont les mots prononcés, avec un trouble évident, par Juliette Binoche sur la radio France Inter le 26 février : "Moi, ça fait longtemps que je travaille à l'européenne. Ce qu'ils nous disent, c'est que, une langue, c'est l'anglais. Il faut se plier à cette idée-là que l'anglais, c'est le moyen de communiquer avec nous tous qui sommes d'origines différentes."

La pièce étant surtitrée en français, il n'y avait pas de sujet, de même qu'un film américain n'est pas un sujet du moment qu'il est sous-titré ou doublé.
C'est un film, bon ou mauvais, et c'est tout.

Pourquoi donc cette question et la réponse manifestement dictée par un "communiquant". Très fort vraiment ces "communiquants", comme on dit, sauf que sans surtitrage, le spectacle ne pourrait être suivi que par un public anglophone et ne pourrait être mondial. Ce qui fait que c'est un spectacle "mondial", ce n'est pas qu'il soit en anglais, mais qu'il soit surtitré. Il aurait été en grec, il aurait été tout aussi mondial.

Alors, pourquoi ajouter "il faut se plier à cette idée", sur un ton comminatoire, qui semble dire "si tu ne comprends pas Sophocle en anglais, va voir ailleurs".

Les moines en savaient plus sur la communication que nos prétendus communiquants, car pour évangéliser le monde, ils n'avaient pas trouvé mieux que d'étudier et d'apprendre les langues des populations à évangéliser et c'est pour ça que la Bible, avec plus de 4000 traductions, est le livre le plus traduit au monde. (Cela dit sans aucun prosélytisme)

Misère de la communication !

L'OEP