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Sprachenpolitik

L'absence de politique plurilingue de la Commission se précise...

M. Leonard Orban a accordé une interview au site Internet Euractiv le 11 juin 2007. A lire bien sûr.

Quelques points de cet interview nous paraissent devoir être particulièrement soulignés :

1) Un des problèmes majeurs, sinon le problème majeur de l'Europe, au plan linguistique, c'est le refus des britanniques d'apprendre les langues étrangères. Les français ont la réputation, et pas seulement la réputation, d'être faibles en langues vivantes, alors que l'éducation nationale offrent en théorie une des palettes de langues vivantes les plus diversifiée d'Europe. Côté britannique, le gouvernement organise la régression de l'enseignement des langues au motif que les jeunes n'aperçoivent pas l'intérêt d'apprendre des langues qui ne leur servent à rien.  Mieux vaut donc leur apprendre l'anglais où, selon le gouvernement britannique, il y aurait aujourd'hui beaucoup de faiblesses. Lire notre article .

Pourtant beaucoup de pays européens, et Léonard Orban cite la Bulgarie, non seulement ont plutôt un bon niveau en langues, mais ont un vrai appétit de les apprendre.

Preuve que le plurilinguisme au niveau européen n'est pas une utopie.

2) La limitation des moyens budgétaires : le budget de traduction et d'interprétation des institutions européennes a été majoré de 20 % pour permettre le passage de 11 à 23 langues officielles en 2004 et aujourd'hui. Or, avec 1 milliard d'euros, ce budget représente à peine 2 tickets de métro par an et par habitant.

3) En dehors des documents les plus importants devant être portés à la connaissance des citoyens et qui doivent être traduits dans toutes les langues officielles, ce qui est pratiqué ou envisagé, c'est, pour tous les autres documents, leur traduction, soit dans les trois langues aujourd'hui baptisées "langues de procédure", toutes les langues officielles étant également langues de travail, pure fiction bien entendu, soit dans "une ou deux langues de procédure, par exemple l'anglais et une autre langue officielle". Nous affirmons avec force que l'anglais, langue minoritaire en Europe, n'a aucune raison de bénéficier d'un traitement privilégié. Les formulations utilisées laissent craindre le pire, c'est-à-dire la rédaction de 100 % des textes en anglais et leur traduction dans les autres langues dans des proportions variables.

Par ailleurs, on peut se demander sur la base de quel critère seront classés les textes entre textes fondamentaux et textes de moindre importance. Gageons que le critère sera financier et que selon les penchants anti-démocratiques de la Commission, le gros des textes sera considéré comme de moindre importance.

Il semble bien que Léonard Orban  n'a pas présentement les moyens de conduire une vraie politique de plurilinguisme (et non de "multilinguisme", ce terme dans sa signification anglosaxonne étant impropre).

Conclusion : il appartient à l'OEP et à toutes les organisations partenaires d'agir pour que le Commissaire chargé du plurilinguisme dispose des moyens juridiques et financiers lui permettant de conduire une politique réellement favorable au plurilinguisme.

Lire les discours, communiqués et revues de presse sur le site du Commissaire. 

L'OEP